Quand le « brainrot » italien envahit Steam avec Cardrottini
Le phénomène « Italian Brainrot », popularisé sur TikTok et Instagram par ses personnages absurdes créés à l’IA, s’offre désormais une déclinaison dans l’univers du gaming. Baptisé Cardrottini, ce jeu de cartes à collectionner débarque sur Steam le 2 juin 2025 et promet une expérience aussi chaotique qu’inattendue. Oubliez les mécaniques ultra-polies de votre titre de cartes préféré : ici, la folie du meme est reine.
Des règles familières teintées de folie
Cardrottini reprend le squelette classique des jeux de type Hearthstone ou Inscryption :
- Construction de deck : chaque joueur assemble un paquet composé de 30 cartes, tirées d’un pool thématique « brainrot ».
- Phase de tour par tour : posez vos créatures, lancez vos sorts et protégez votre ligne de vie.
- Valeurs d’attaque et de défense : chaque carte arbore ses propres stats, parfois totalement décalées.
- Capacités spéciales : certaines cartes déclenchent des effets mémorables, comme « Entonnoir à cafard » ou « Explosion de nouilles ».
Mais ce titre ne mise pas sur la profondeur stratégique : son parti-pris est de sublimer l’absurde. Les règles restent simples et accessibles, et l’essentiel du plaisir se trouve dans la découverte des illustrations et des effets bizarroïdes.
Les cartes : bestiaire et protagonistes du meme
Au cœur de Cardrottini, on retrouve les figures cultes de la culture brainrot :
- Don Bobritto : maître de la mafia imaginaire, dont la carte « Boss brioché » immobilise l’adversaire.
- Il Bandito : arnaqueur patenté, avec la carte « Escroquerie Express » infligeant des dégâts de dernière seconde.
- Gatti Shadok : chats squelettiques pixelisés, capables de « Miaulement fractal » pour dérouter l’ennemi.
- Lama Furioso : monture indisciplinée, dont le pouvoir « Crachat acide » ronge les points de vie.
Chaque carte est illustrée dans un style volontairement minimaliste et pixelisé, rappelant l’esthétique DIY des premiers memes. Les animations sont basiques, mais collent au charme brut du jeu.
Un trailer énigmatique et un manque d’informations
Le trailer Steam, diffusé début mai, suscite autant la curiosité que l’incompréhension. On y voit quelques mécaniques de jeu et des extraits de combat, mais aucune information sur :
- Le prix : aucune mention sur Steam ou sur les réseaux officiels ne précise le tarif. Free-to-play ? One-shot payant ? DLC à prévoir ? Mystère.
- Le développeur et l’éditeur : seuls figurent « Don Bobritto » et « Bandito » comme créateur et distributeur, deux pseudonymes issus de la lore du brainrot.
- La feuille de route : pas de site officiel, pas de forum communautaire, juste deux comptes Instagram et TikTok encore vides d’actualité concrète.
Cette opacité interroge : est-ce une opération teaser bien menée, ou un jeu à l’avenir incertain ? Seules quelques captures de Steam illustrent le projet, sans plus de détails.
Le défi de l’équilibre entre absurdité et jouabilité
En misant sur le meme, Cardrottini prend le risque de plaire d’abord aux initiés, quitte à laisser de côté les joueurs à la recherche d’un vrai challenge tactique. Les avantages :
- Découverte de cartes mémorables : la fanbase Italian Brainrot sera ravie de retrouver ses clins d’œil favoris en version jouable.
- Simplicité d’apprentissage : l’interface dépouillée et les tutoriels express facilitent la prise en main.
- Humour décalé : un vent de fraîcheur dans un marché souvent trop sérieux.
Mais les limites apparaissent rapidement :
- Absence de profondeur : pas assez d’options tactiques pour attirer les compétiteurs hardcore.
- Qualité graphique inégale : certaines cartes ressemblent à des brouillons plus qu’à de véritables illustrations.
- Risque de lassitude : si le gameplay se limite à reproduire les mêmes actions, l’attrait s’estompe vite.
Un futur à construire
Pour exister au-delà de l’effet de mode, Cardrottini devra :
- Proposer des extensions de cartes pour varier les stratégies,
- Développer un mode solo narratif ou événementiel,
- Créer une communauté active autour de tournois et de contenus partagés,
- Clarifier son modèle économique pour rassurer les acheteurs potentiels.
Si les concepteurs souhaitent transformer ce délire en véritable plateforme ludique, la route est encore longue. Mais en attendant le verdict des joueurs le 2 juin, Cardrottini aura déjà accompli un tour de force : amener le nonsense du Web à l’épreuve du gaming sur PC.