Un démontage révélateur
Quand iFixit s’empare d’un gadget, le verdict est souvent sans appel : on y découvre les choix de conception cachés sous l’apparence soignée des produits. Cette fois, c’est au tour du casque Sony WH-1000XM6 de passer sur le billard. Contre toute attente, il se révèle beaucoup plus facile à réparer que son prédécesseur. Entre batteries modulaires et composants vissés, la sixième génération des cultissimes Sony annonce un tournant vers une électronique plus responsable.
Une batterie enfin remplaçable
Sur le modèle précédent (WH-1000XM5), la batterie était collée, ce qui rendait son extraction périlleuse et risquait d’endommager le circuit imprimé. Avec les XM6, Sony adopte une approche très différente :
- Fixation par vis : la cellule lithium-ion est désormais enfermée dans un boîtier plastique et maintenue par deux vis Phillips.
- Retrait aisé : il suffit de dévisser ces vis pour sortir la batterie, évitant l’usage d’outils de levier dangereux.
- Sécurité accrue : moins d’adhésif signifie moins de risque de perforation ou d’étincelle lors du remplacement.
Cette conception facilite non seulement le changement de batterie en fin de vie, mais ouvre la porte à un service après-vente plus rapide et économique.
Une architecture interne modulaire
Au-delà de la batterie, iFixit a identifié plusieurs modules pivotant sur des attaches mécaniques plutôt qu’un collage généralisé :
- Capsules audio vissées : chaque haut-parleur repose sur une plateforme modulaire fixée par des vis et des embouts en gomme, remplaçables indépendamment.
- Carte bouton et ports accessibles : la nappe de commande et la carte USB-C/jack audio sont positionnées de manière dégagée, prêtes à être sorties après dévissage.
- Câbles repérés : tous les fils sont logés dans des passages clairs, identifiables grâce à des couleurs et des connecteurs standards.
Résultat : en cas de défaillance de l’un de ces éléments, il n’est plus nécessaire de faire appel à un atelier spécialisé ; un bricoleur un peu méticuleux peut opérer le remplacement.
Ports et boutons repensés
Le repositionnement des interfaces externes fait également partie du design réfléchi :
- Port USB-C pass-through : accessible dès l’ouverture du boîtier, sans désossage supplémentaire.
- Jack 3,5 mm : logé dans un insert démontable, facilitant l’intervention si la prise se déforme ou casse.
- Pavé tactile : la carte des commandes tactiles est montée sur un support distinct, à déconnecter avant de toucher aux autres modules.
Dans l’ensemble, ces décisions visent à réduire le temps passé à localiser et libérer chaque composant, tout en préservant l’intégrité électrique et mécanique.
Ergonomie de démontage et design extérieur
Sony n’a pas sacrifié l’esthétique au profit de la réparabilité. Les WH-1000XM6 reprennent : la charnière pliable du XM5, plébiscitée pour sa robustesse ; et un système d’oreillettes interchangeables :
- Oreillettes clip-in : un modèle à encliquetage simple, nécessitant un peu de force, mais permettant un échange sans colle.
- Structure pliable : la charnière redevient articulée, offrant un accès direct aux vis de maintien des coques latérales.
- Vis traditionnelles : exit les agrafes ou tablatures invisibles, chaque panneau externe est maintenu par des vis Phillips, visibles et identifiables.
Cette fusion design/réparabilité prouve que Sony prend acte du mouvement global vers des appareils plus durables et moins jetables.
Vers un service plus ouvert
Si pour l’heure aucun manuel officiel de réparation n’a été publié, Sony avait déjà mis en ligne les instructions de démontage pour la génération XM5. On peut espérer que la marque suivra en fournissant bientôt :
- Guide de démontage pas à pas pour les XM6.
- Catalogue de pièces détachées (batterie, coques, modules audio, câbles).
- Point de vente de rechange permettant l’achat direct par l’utilisateur ou via un réseau agréé.
Cette ouverture est capitale pour réduire les déchets électroniques et pour offrir une alternative responsable à la simple mise au rebut.
Un pas de plus vers la réparabilité
Avec les WH-1000XM6, Sony signe l’un des meilleurs score de réparabilité jamais vus sur un casque premium. Entre assemblage mécanique clair, accès facilité aux composants et potentiel de publication d’une documentation complète, le constructeur répond aux attentes des utilisateurs et d’une législation européenne de plus en plus exigeante sur l’écoconception.
Au-delà de la musique et de la suppression active du bruit, le nouveau modèle se démarque donc par sa durabilité : un critère essentiel pour un investissement techno haut de gamme. Les amateurs de son comme les défenseurs de l’environnement pourront enfin applaudir l’engagement concret de Sony en faveur d’une électronique réparable.