Pourquoi une taxe sur vos petits achats en ligne ?
Les amateurs de bonnes affaires connaissent bien ces commandes à bas coût sur des plateformes comme Shein, Temu ou d’autres sites extra-européens. Jusqu’à récemment, un colis à moins de 150 € était automatiquement exonéré de droits de douane et de TVA, rendant ces achats très attractifs. Mais la nouvelle loi de finances 2026 envisagée en Italie pourrait chambouler cette donne.
Le gouvernement vise deux objectifs : soutenir le « Made in Italy » en limitant la concurrence des produits importés à très bas prix et générer des recettes fiscales pour financer d’autres mesures sociales. Concrètement, les commandes dont la valeur est inférieure à 150 € et expédiées depuis certains pays hors UE pourraient bientôt se voir appliquer une taxe supplémentaire.
Qui sera concerné et comment fonctionnera la taxe ?
La mesure s’appliquerait aux colis en provenance de pays extra-européens réputés pour leurs tarifs ultra-compétitifs. Selon les informations publiées par Macitynet, seuls les paquets dont la valeur totale reste strictement inférieure à 150 € seraient soumis à cette taxe.
Pour l’instant, le gouvernement n’a pas précisé le taux exact. Toutefois, plusieurs sources évoquent un prélèvement forfaitaire de 2 € par colis, à l’image de la récente initiative française. Cette somme serait perçue au moment de la dédouane, avant la livraison finale, via un système automatisé géré par les plateformes logistiques ou directement par les transporteurs.
Un volume colossal de petits colis
Le secteur du e-commerce pèse lourd en Europe. En 2024, près de 4,6 milliards de paquets de moins de 150 € ont transité vers l’UE. La plupart provenaient de Chine, où les géants de la vente en ligne proposent leurs produits à prix cassés grâce à des coûts de production réduits et à des frais de transport très bas.
En ciblant spécifiquement ces petits envois, le gouvernement entend frapper là où le consommateur est le plus sensible au tarif. Imaginez ce qui se passe lorsque vous achetez un lot de coques de téléphone à 10 € ou un gadget à 20 € sur une plateforme extra-UE : avec 2 € de taxe supplémentaire, c’est 10 à 20 % de coût en plus d’un coup.
La position des autorités et des opérateurs
Giancarlo Giorgetti, ministre de l’Économie, justifie cette mesure comme un moyen de « protéger le marché intérieur contre l’arrivée massive de produits à bas coût, souvent fabriqués sans respecter nos normes sociales et environnementales ». Pour lui, il s’agit aussi de garantir un terrain de jeu équitable entre fabricants locaux et importateurs low-cost.
Cependant, en mai dernier, certains États membres de l’UE avaient déjà rejeté l’idée d’une taxation uniforme des petits colis. Face à la lenteur des décisions communautaires, la France semble prête à instaurer seule un prélèvement dès début 2026. L’Italie pourrait alors choisir de s’aligner pour éviter une distorsion de concurrence trop marquée.
Quelle date d’entrée en vigueur ?
Le calendrier reste flou, mais plusieurs observateurs pensent que la mesure pourrait être adoptée avant la fin de l’année 2025, avec une mise en application dès janvier 2026. Cette rapidité vise à accompagner le Black Friday et les fêtes de fin d’année, périodes de pointe pour les achats en ligne.
Dans l’immédiat, aucune plateforme de e-commerce n’a prévu de communiquer sur cette évolution. Les règles pourraient être intégrées directement dans les conditions générales de vente ou gérées par le système de transport et de douane, de façon transparente pour l’utilisateur.
Comment limiter l’impact sur votre portefeuille ?
Si vous craignez de voir vos commandes « mini » alourdies par une taxe, voici quelques astuces pour continuer à faire de bonnes affaires :
Les conséquences pour le marché et le consommateur
Au-delà du simple surcoût, cette taxe pourrait freiner les achats impulsifs et faire renaître l’intérêt pour les produits « made in Italy » ou, plus largement, pour ceux stockés en Europe. Les plateformes extra-européennes risquent de voir leur trafic baisser sur ce segment de prix, tandis que les distributeurs locaux pourraient en profiter pour promouvoir leurs propres offres.
Pour le consommateur, la vigilance sera de mise. Il conviendra de comparer les prix finaux, incluant toute taxe, et de calculer la réelle économie réalisée. En attendant une décision européenne harmonisée, il semble pertinent d’envisager ses achats en ligne comme un exercice de comparaison plus approfondie, intégrant désormais ces nouvelles contraintes fiscales.
