Aux États‑Unis, le Black Friday a réservé une surprise de taille : une console quasiment inconnue chez nous, la Nex Playground, a devancé des poids lourds comme la PS5 et la Xbox Series X sur certaines semaines de ventes. Ce petit cube coloré, pensé pour un public familial, prouve que l’industrie du jeu vidéo n’est pas qu’une course à la puissance brute — il existe toujours une demande forte pour des expériences ludiques, sociales et accessibles. J’ai pris le temps d’analyser ce phénomène : design, positionnement, catalogue, modèle économique et chances de succès à l’international.
Un format minimaliste, une promesse claire
La Nex Playground ressemble à un Rubik’s Cube : compacte, amusante et suffisamment intrigante pour attirer l’œil. Tout l’électronique est intégré dans un boîtier de petite taille, avec une caméra frontale capable de capter les gestes des joueurs et des connectiques à l’arrière pour brancher la console à une télévision. Pas de manettes séparées, pas de structures lourdes : l’idée est d’offrir une solution plug‑and‑play qui transforme instantanément le salon en terrain de jeu.
Le concept : jouer en mouvement, ensemble
La philosophie rappelle celle de la Kinect : des jeux où le corps du joueur devient contrôleur. Mais Nex ne cherche pas à réinventer la roue ; elle affine un concept qui marche auprès des familles. Les jeux inclus sont courts, physiques, accessibles — pensés pour rassembler parents et enfants plutôt que pour des sessions solo intensives. C’est exactement le créneau idéal pour les fêtes de fin d’année, période pendant laquelle la demande pour des divertissements familiaux explose.
Un catalogue pensé pour plaire aux yeux des parents
La présence de licences familières est un levier marketing puissant : elle rassure les parents sur la qualité des contenus et attire immédiatement les enfants. Le choix des jeux montre aussi une stratégie claire : favoriser le gameplay physique, le party gaming et les expériences courtes, idéales pour les foyers avec de jeunes enfants.
Pourquoi Nex a‑t‑elle explosé en ventes ?
Plusieurs facteurs convergent pour expliquer le succès observé :
Un modèle économique hybride
Nex combine la vente hardware à un service récurrent. On achète la console pour un prix raisonnable puis on peut s’abonner pour enrichir l’expérience avec du contenu sous licence. C’est une formule qui fonctionne bien dans le marché actuel : elle permet d’attirer un parc important rapidement tout en générant des revenus récurrents via l’abonnement. Si la qualité des mises à jour et des contenus est au rendez‑vous, la rétention peut être très bonne.
Disponibilité et obstacles à l’international
Actuellement, Nex Playground n’est pas officiellement distribuée en Europe. On peut l’acheter via Amazon USA, mais l’import présente des risques : frais de douane, différences de garanties, et possibles incompatibilités (alimentation, normes TV). L’entreprise a annoncé préparer un déploiement international, ce qui serait la prochaine étape logique pour transformer ce succès américain en succès mondial.
Les limites et les défis à relever
Ce que ce phénomène nous apprend
La réussite de Nex Playground rappelle que le marché du jeu reste pluriel. Les joueurs ne sont pas un groupe monolithique : il existe une forte demande pour la convivialité, l’instantanéité et la simplicité. Les gros chiffres de puissance GPU et de résolution ne suffisent pas toujours à capter un public familial. Parfois, une idée simple, bien positionnée et à prix juste peut faire trembler des titans.
À surveiller
En attendant, Nex Playground est une réussite marketing et commerciale intéressante : un rappel que dans le jeu vidéo, l’expérience sociale et la facilité d’accès pèsent lourd dans la décision d’achat des familles. Le petit cube a frappé fort — il reste à voir s’il saura transformer ce départ fulgurant en succès durable.


