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Arsia Mons enfin dévoilé derrière les nuages martiens : ce cliché va vous scotcher !

Une image spectaculaire vient de raviver l’intérêt des astronomes et des passionnés de la planète rouge : pour la toute première fois, Arsia Mons, l’un des plus imposants volcans du Système solaire, a été capturé à travers l’épaisse couche nuageuse de Mars. Cette prouesse est signée par la sonde Mars Odyssey de la NASA, qui, vieille de plus de vingt ans, réalise une manœuvre inédite pour pointer ses caméras vers l’horizon martien plutôt que vers le sol ou l’atmosphère haute.

Une rotation inédite pour observer l’horizon

Depuis son lancement en 2001, Mars Odyssey a effectué d’innombrables relevés de la surface et de l’atmosphère martienne en mission nominale : imagerie thermique, détection neutronique, cartographie des minéraux… Toutefois, jamais la sonde n’avait orienté ses instruments à 90° pour scruter l’horizon.

Ce « virage » a permis de capturer Arsia Mons jaillissant au-dessus de la couche nuageuse, offrant un aperçu direct des formations nuageuses et des structures géologiques du volcan. En pointant son télescope THEMIS (Thermal Emission Imaging System) au ras de l’atmosphère, Odyssey a obtenu une perspective unique, semblable à celle d’un observateur situé à la base d’un sommet terrestre enveloppé de brume.

Arsia Mons : géant parmi les géants

Avec ses 19 km de hauteur, Arsia Mons surclasse largement le Mauna Loa hawaïen (10 km du plancher océanique). Il appartient au trio des grands volcans martiens, aux côtés d’Olympus Mons (25 km) et de Pavonis Mons (~14 km). Son paysage se prête à l’apparition régulière de bancs nuageux formés par l’évaporation de la glace polaire ou les courants d’air ascendants, donnant à sa silhouette un caractère « fantomatique ».

Ces phénomènes atmosphériques recèlent des informations précieuses sur la dynamique du vent martien, la composition des nuages et le cycle de l’eau, essentielles pour mieux comprendre le climat de Mars et préparer d’éventuelles missions habitées.

Les défis d’une capture à travers les nuages

Observer un relief planétaire à travers une épaisse couche nuageuse implique plusieurs difficultés :

  • Filtrage optique : la lumière réfléchie et diffusée par les nuages altère le contraste et la résolution des caméras.
  • Stabilité de la sonde : effectuer une rotation de 90° demande une précision de positionnement pour éviter tout flou ou décalage.
  • Calibration des instruments : les paramètres d’exposition et de température doivent être ajustés en temps réel pour s’adapter à la luminosité réduite.
  • La réussite de cet exercice témoigne du savoir-faire technique de la NASA et de la robustesse de Mars Odyssey, toujours opérationnelle plus de 24 ans après son lancement.

    Focus sur le rôle de Mars Odyssey

    En orbite autour de Mars depuis 2001, Mars Odyssey détient le record de longévité pour une mission en orbite martienne. Ses contributions sont multiples :

  • Cartographie thermique de la surface, révélant les variations de températures jour/nuit.
  • Détection du rayonnement neutronique, pour identifier la présence d’eau et d’hydrogène souterrain.
  • Étude des nuages et de la couche gazeuse, informant sur les saisons et les tempêtes de poussière.
  • Relais de communication pour les rovers au sol, acheminant leurs données vers la Terre.
  • Chaque nouvelle image, comme celle d’Arsia Mons, enrichit cet immense réservoir de données, permettant de retracer l’évolution géologique et climatique de la planète rouge.

    Ce que révèlent les clichés d’Arsia Mons

    Au-delà de l’effet visuel impressionnant, ces images fournissent :

  • Des détails sur la structure du cratère sommital et des coulées de lave anciennes.
  • Des indices sur l’épaisseur et la densité des nuages, et leur éventuelle composition en glace d’eau ou de dioxyde de carbone.
  • Une analyse des ombres portées, utile pour estimer l’angle d’inclinaison et l’exposition solaire.
  • Une observation des vents en altitude, grâce aux formes nuageuses en progression rapide.
  • Ces données sont cruciales pour modéliser le climat martien et préparer la sélection des sites d’atterrissage des futures missions habitées ou débarquant de nouveaux rovers.

    Perspectives pour l’exploration future

    Les enseignements tirés de cette première vue d’Arsia Mons guideront :

  • Le design des habitats martiens, en tenant compte des vents et des phénomènes météorologiques locaux.
  • La planification des trajectoires de vol des drones martiens ou des petits hélicoptères comme Ingenuity.
  • L’optimisation des sites de forage pour accéder à la glace ou échantillonner des roches volcaniques.
  • Avec une longévité exceptionnelle et une capacité d’innovation toujours renouvelée, Mars Odyssey rappelle à quel point l’exploration spatiale à long terme est une aventure inestimable pour l’humanité.

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